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Syndicat National de l’Enseignement Technique Agricole Public

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Rentrée dans l’Enseignement Agricole Public : le compte n’y est pas !

mardi 8 septembre 2015

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Le 30 juin, le SNETAP-FSU FSU Fédération Syndicale Unitaire avait appelé à des rassemblements sur 3 lieux emblématiques de la maltraitance réservée au service public, alors que des largesses sont accordées à l’enseignement privé, qui continue à ouvrir de manière sauvage de nouvelles classes et de nouvelles structures.

Ayant demandé une audience au Ministre, une délégation du SNETAP-FSU FSU Fédération Syndicale Unitaire a finalement été reçue le 27 août par son directeur de Cabinet.

Ce dernier s’est voulu rassurant en nous abreuvant de chiffres et en se référant aux créations d’emplois dans l’Enseignement Agricole Public depuis la nomination du gouvernement en mai 2012 (chiffres pour l’essentiel déjà communiqués la veille lors d’une rencontre avec la DGER DGER Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche ).

Le SNETAP-FSU a répondu que des chiffres, si incontestables qu’ils soient, ne devaient pas servir à masquer la réalité constatée tous les jours dans nos établissements !

A nouveau, à cette rentrée, ce sont des milliers d’élèves que l’Enseignement Agricole Public a du refuser, du fait de plafonds de recrutement à nouveau imposés ou du refus d’ouverture de nouvelles classes.

A l’heure où les jeunes des générations 2000 frappent en masse aux portes des lycées (soit pas moins de 45 000 élèves supplémentaires entrant en classe de seconde), l’Enseignement Agricole Public est bien en peine pour répondre, avec son maigre bilan de + 22 classes à l’échelle du pays ... solde certes positif mais assurément très loin du compte.

Et dans nombre de régions, ne serait-ce que pour arriver à maintenir des capacités d’accueil déjà notoirement insuffisantes, les autorités académiques annoncent des suppressions d’options ou reconnaissent leur incapacité d’assurer les heures de soutien auxquelles les élèves ont pourtant droit.

La crainte perpétuelle du Ministère de l’Agriculture de dépasser son sacro-saint plafond d’emplois a amené la DGER à ne pas ajuster les quotités de travail d’agents contractuels en cette rentrée tout en obligeant les établissements à faire appel à des vacataires.

Elle a aussi conduit au paradoxe que, dans le même temps où il continue de refuser des élèves, l’Enseignement Agricole Public termine l’année scolaire 2014-2015 avec plus de 6000 places non pourvues.

Le SNETAP-FSU a exigé que le Ministre prenne la mesure des besoins complémentaires de l’Enseignement Agricole Public, qu’il accepte de les évaluer et in fine qu’il s’en fasse le porte-parole au niveau gouvernemental et devant la représentation nationale, comme il avait su le faire à son arrivée !

Pour cela, le SNETAP-FSU a demandé qu’un débat contradictoire s’engage entre le Ministre et les organisations syndicales pour mettre au jour le décalage entre les annonces budgétaires nationales et la réalité du quotidien vécue par les personnels et les usagers de l’Enseignement Agricole Public.

Le Directeur de Cabinet a répondu favorablement à cette demande avec un état des lieux qui sera décliné région par région et versé aux débats des instances représentatives.

Le SNETAP-FSU a par ailleurs de nouveau dénoncé l’échec de la réforme de la voie professionnelle, qui conduit un nombre croissant de jeunes à sortir du système éducatif sans qualification et a de fait accru le taux d’échec au Bac Pro, qui, s’il tend à se réduire, reste majeur.
Et ce n’est assurément pas la nouvelle baisse de crédits dédiés à l’individualisation qui s’annonce sur ce premier trimestre, ni le renoncement à expérimenter la diversification des parcours (en 3 et 4 ans), qui nous permettront de sortir de cette impasse.

Le Directeur de Cabinet a ici réaffirmé la nécessité de procéder à une véritable évaluation de la réforme de la voie professionnelle, confirmant après près d’un an d’atermoiements (engagement du Ministre pris auprès du SNETAP- FSU en octobre 2014) le lancement d’une mission conjointe Agriculture – Éducation Nationale, qui remettra son rapport dans le premier trimestre 2016.

Alors que de son coté la Ministre de l’Éducation vient d’annoncer 5 chantiers à venir sur l’enseignement professionnel, le SNETAP-FSU fera de cette année 2015-2016 une année de combat pour la défense de cet enseignement au sein du Ministère de l’Agriculture.

Concernant les personnels, près de la moitié des postes réservés à la déprécarisation des contractuels enseignants n’ont pas été pourvus, alors que le nombre de précaires ne cesse de croître.
Le SNETAP-FSU a mis une nouvelle fois en garde le Ministre sur ce point. S’il n’entendait pas le message adressé par les personnels en revoyant, avec sa collègue de la Fonction Publique, les critères d’éligibilité afin de les élargir, le SNETAP-FSU serait de nouveau conduit à appeler les personnels à l’action dans les semaines qui viennent.

D’ores et déjà, sur ces sujets, comme, plus globalement dans la Fonction Publique, sur les salaires et sur l’emploi, le SNETAP- FSU appelle à la réussite de la journée de mobilisation intersyndicale du 8 octobre 2015.

Paris, le 8 septembre 2015 Le Bureau National du SNETAP-FSU