La transformation du baccalauréat en un diplôme complexe et maison
Par ce projet le baccalauréat se complexifie et devient un diplôme d’établissement.
Ainsi, il y aura désormais une série d’épreuves (des partiels tout au long des classes de 1ère et terminale), un contrôle continu et 5 épreuves terminales. Par le contrôle continu, le Ministre détruit le caractère national du diplôme. Par le système des partiels (véritable usine à gaz avec banque de sujets et correction anonyme...quelle réalité dans nos lycées agricoles ?), il reproduit un aspect du CCF
CCF
Contrôle Certificatif en cours de Formation
: faire reposer l’examen (charge et coût) sur les établissements et donc les personnels…
Perseverare diabolicum
Cette réforme s’inscrit pleinement dans la logique de la réforme CHATEL : en niant le rôle des disciplines (en les excluant du tronc commun), en opposant les disciplines (et donc les collègues) les unes aux autres ; en créant un fossé entre des lycées de centre-ville qui proposeront toutes les spécialités et d’autres (dont les lycées agricoles) qui ne pourront en proposer que quelques unes.
Ce à quoi nous avons échappé
Mobilisé depuis le début de la mission MATHIOT, le Snetap-FSU
FSU
Fédération Syndicale Unitaire
et sa fédération la FSU, ont plaidé pour l’enseignement agricole public ne soit pas oublié et entendu dans les différents moments de la « concertation ». Certes le dialogue social n’a pas vraiment eu lieu mais nous avons été entendus sur quelques points : le renoncement à la semestrialisation (avec le risque pour nos statuts), la modularisation extrême et ce dès la classe de seconde.
Un enseignement agricole absent de toute la communication...comment l’interpréter ?
J.M. BLANQUER et P. MATHIOT avaient promis d’intégrer l’enseignement agricole dans leur réflexion … dans la communication du 14 février dernier ou les documents de presse, il n’en est rien.
Quid du maintien de la voie technologique STAV ?
Si l’EAT apparaît dans les documents de l’Education Nationale, quid d’une identification dans l’enseignement agricole ?
Il faudra très rapidement des réponses claires sur le sujet !
Aller vite pour empêcher tout dialogue
Maintenant le Ministre de l’Education Nationale évoque une refonte des programmes pour la fin d’année ... comment cela peut il être sérieusement envisageable ? Comment l’enseignement agricole compte-t-il s’emparer de ce chantier avec toujours un train de retard ?
Ce qui est certain, c’est que cette réforme bouclée à la hussarde est bien l’œuvre de l’actuel gouvernement tant sur le fond que sur la forme.
Sur la forme : aller vite sans se préoccuper du dialogue social.
Sur le fond : renforcer l’autonomie des établissements, développer la compétition (entre établissements, entre disciplines ) sans soucis d’égalité ou de justice sociale.
En quoi ce nouvel examen, ce nouveau lycée va-t-il permettre aux élèves de mieux réussir ? Et surtout de tous réussir ?
La FSU et ses syndicats dont le Snetap-FSU appellent les personnels à s’emparer du sujet, à débattre dans des assemblées générales d’établissement afin de continuer à s’opposer à ce projet inefficace et dangereux.