C’est dans ce cadre dogmatique et « assumé » que le Ministre a annoncé la suppression de 280 emplois d’enseignants qui s’ajoutent aux 145 suppressions du budget 2011.
« Ces suppressions de postes ont été établies sur la base de gain de productivité (…) et à la réforme du bac professionnel ». Nous avons maintenant la confirmation écrite que la rénovation de la voie professionnelle n’avait qu’un objectif budgétaire ; la soi disant
réforme pédagogique n’était qu’un leurre.
De cette explicitation livrée dans le document de présentation remis en séance, il est hélas facile d’en mesurer les effets :
- aucun double flux mis en place dans la filière du baccalauréat professionnel ne donnera lieu dans le service public d’enseignement agricole, à ouverture de section ou de classe par redéploiement… contrairement aux déclarations de certains DRAAF DRAAF Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt -SRFD SRFD Services Régionaux de la Formation et du Développement l’an passé ;
- de nombreuses mutations dans l’intérêt du service seront inévitables à la rentrée prochaine ;
- un nouveau recul du service public est à prévoir à l’issue de cet exercice étant donné d’une part, la place qu’y occupe le premier groupe de filières professionnelles dorénavant entièrement rénovées et de l’empêchement que lui a opposé l’administration pour ouvrir des filières CAPA
CAPA
Certificat d’Aptitude Professionnelle Agricole
Commission Administrative Paritaire Académique contrairement à ce qui a été concédé à l’enseignement privé d’autre part…
Enfin, avec autant de suppression d’emplois, la déprécarisation envisagée n’aura qu’une portée extrêmement limitée et au rythme de la déprécarisation de 300 emplois annuels, celle-ci est très éloignée des effectifs de contractuels travaillant dans nos établissements (plus de 5000 dans les EPLEFPA
EPLEFPA
Établissement Public Local d’Enseignement et de Formation Professionnelle Agricole
et plus de 1000 dans l’enseignement supérieur).
En outre, du fait de l’annonce par le ministre que les titularisations ne se feraient que sur les emplois inscrits au budget du ministère, de nombreux ACEN
ACEN
Agent Contractuel des établissements d’Enseignement, à gestion Nationale
pourraient se retrouver demain licenciés suite à l’arrivée sur leur poste de lauréats jusque là sur budget d’établissement.
Interpellé par le SNETAP sur ces difficultés le ministère propose que les modalités du concours permettent de filtrer les agents selon leur origine, ce qui est proprement inacceptable.
Quand aux ouvertures de concours externes et internes, dans ce contexte, elles risquent fort d’être réduites à la portion congrue.
Contre cet inacceptable budget en préparation, les actions doivent se poursuivre et même s’amplifier, auprès des parlementaires et dans la rue !
Un prochain rendez vous de grève et de manifestation intersyndicale est prévu le 11 octobre prochain pour la défense de notre pouvoir d’achat et des emplois publics.
Paris, le 28 septembre 2011