Au delà des critiques légitimes que nous avons déjà adressées sur la réforme actuelle du Baccalauréat , la manière dont elle est menée dans l’enseignement agricole confine au pire scandale, au plus grand mépris pour les personnels, pour les instances, pour les élèves….
Sans revenir sur la pantalonnade qu’a constitué le groupe de travail issu du CNEA CNEA Conseil national de l’enseignement agricole (Conseil national de l’enseignement agricole) du vendredi dernier (30 mars) - voir communiqué, nous venons d’apprendre que de nouveaux documents portant sur la classe de seconde à la rentrée 2019 viennent d’être diffusés par l’Éducation Nationale (sic).
Ils ont « sauvé » l’EATDD
Suite à la mobilisation de l’Intersyndicale SNETAP-FSU FSU Fédération Syndicale Unitaire - FO FO Force ouvrière -Enseignement Agricole - SEA-UNSA UNSA Union nationale des syndicats autonomes , la DGER DGER Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche a interpellé en urgence le Ministre de l’Éducation Nationale (DGESCO) et a permis, qu’un nouveau document préparatoire à la Commission Spécialisée des Lycées (CSL du 4 avril) soit élaboré. Dans ce nouveau document, l’EATDD redevient bien une option en tant que telle (une option de la voie générale) et permet d’identifier clairement la filière générale de l’enseignement agricole. En cela, l’action de l’Intersyndicale a été une réussite.
Mais que font le Ministre, le Ministère de l’Agriculture ?
Cependant, les nouveaux documents produits sont toujours aussi inquiétants. Ainsi, une nouvelle fois sans aucune discussion, les projets d’arrêtés pour la voie générale reprennent ceux que le Ministère de l’Agriculture avait fait retirer avant le CSE
CSE
Conseil Supérieur de l’Éducation
(Conseil Supérieur de l’Éducation) du 21 mars.
La DGER reconnaissait avoir été forcée de les produire en 72 heures pendant le Salon de l’Agriculture et sans concertation préalable !!!
Ainsi, sans aucun bilan, sans aucune concertation, il est proposé pour le cycle terminal (1ère et terminale) :
- de supprimer la spécialité actuelle EAT,
- de ne conserver que la biologie-écologie en spécialité,
- de créer une option facultative agronomie et territoire (au même titre que l’hippologie-équitation)
- de ne toujours rien régler sur la formation scientifique dans ce baccalauréat (choix de la physique-chimie ou des mathématiques).
Il est évident que le Ministère de l’Agriculture n’est en aucun cas une force de proposition, ni même un interlocuteur dans cette réforme. Il est dans l’incapacité manifeste de décider la forme que prendra ce « nouveau » Bac Général dans ses propres lycées !
Une mobilisation qui sera nécessaire
Il n’est donc pas besoin de réaffirmer combien des mobilisations locale, régionale et surtout nationale sont indispensables contre cette réforme. Que ce soit en Seconde où l’horaire-élève passerait à 26 h par semaine ou dans le cycle terminal où les horaires de dédoublement seraient eux aussi rabotés... TOUT a été pensé pour faire des économies, supprimer des postes... TOUT en faisant planer, ni plus ni moins, de graves menaces sur la pérennité de la filière générale de l’Enseignement Agricole Public.