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Les classes de 4ème 3ème en question : analyse du rapport de l’ONEA
lundi 13 février 2012
Tant les analyses que les recommandations de ce rapport [1] légitiment les mandats et les actions que les personnels se sont donnés ou ont menés ces dernières années avec le Snetap-FSU
FSU
Fédération Syndicale Unitaire
pour résister aux fermetures ou aux redéploiements des classes de 4ème et de 3ème de l’EAP
EAP
Enseignement Agricole Public
ou
Emploi d’avenir professeur
. En outre, le rapport confirme « une quasi absence de soutien explicite de l’administration publique nationale ou régionale à l’égard de ces classes ». Il se fait aussi l’écho de nombreux acteurs de terrains qui considèrent que la politique menée « au fil de l’eau » a réduit ces classes du service public, « dans le contexte de contraintes budgétaires fortes, (...)à des variables d’ajustement » .
Cet article n’ayant pas la prétention de résumer le contenu du rapport, les militants sont invités à sa lecture et à minima à celles des recommandations préconisées. Une extraction en est donc faite pour toutes celles et ceux qui sont convaincus de la pleine légitimité de ces classes dans l’enseignement agricole public.
Le collège unique dont nous soutenons la philosophie, souffre néanmoins pro ou prou depuis sa création, d’une absence d’ambition politique suffisante pour assurer la pleine réussite de l’ensemble des élèves qu’il accueille. C’est donc dans « le cadre des politiques de lutte contre l’échec scolaire » corollaire au désinvestissement éducatif actuel, que les classes de 4ème et de 3ème dans l’EAP
EAP
Enseignement Agricole Public
ou
Emploi d’avenir professeur
peuvent « affirmer toute leur pertinence et leur utilité »...
L’accueil d’élève en 4ème et de 3ème de l’EAP n’est pas synonyme d’absence de qualité puisque le rapport pointe une persévérance plus soutenue des élèves, dans l’enseignement à temps plein et plus particulièrement dans le service public, à poursuivre, après être passés par ces classes, dans le système éducatif. Ainsi, près de 85% des élèves ayant fréquenté une classe de 3ème de l’EAP ont obtenu un diplôme de niveau V soit près de 10% de plus que pour chacune des autres composantes. En revanche, ils sont près de 15%, à l’issue des MFR, à sortir prématurément du système éducatif sans diplôme contre, même si ce chiffre est encore trop élevé, 10% dans le service public.
« Une présence plus forte dans l’enseignement public des enfants d’agriculteur » (16% en 4ème et 24 % en 3ème), des élèves accueillis « davantage tournés vers la production » avec « un choix motivé de ces élèves (pour prés de 50% d’entre eux), à préparer un métier (…) » désavouent les choix opérés par les pourfendeurs de ces classes dans le service public. Le rapport démontre que ces classes implantées, notamment dans le service public, ont contribué « à souligner l’identité de l’enseignement agricole ». Ainsi, convient il tel que préconisé dans les recommandations, « de s’appuyer sur leur pertinence pour développer des coopérations contractuelles avec les établissements de l’éducation Nationale ».
L’indifférence de l’Administration tant à l’égard des élèves que des équipes investis dans ces classes est soulignée. Les enquêtes menées par l’ONEA
ONEA
Observatoire national de l’enseignement agricole
, auprès des élèves issues de ces classes, relève que : « s’agissant des établissements publics, les élèves parlent d’une relation inexistante avec la direction ». Quant au enseignant, le rapport recommande à l’administration « de soutenir les équipes pédagogiques en valorisant leur travail, en développant des outils de mutualisation, en proposant des modules de formation spécifiques tant en formation initiale qu’en formation continue et en leur permettant de les suivre effectivement ».
« Développer les formations, de 4ème et 3ème tant dans les établissements publics que dans l’ensemble des territoires (…) ».
Le Snetap-FSU
FSU
Fédération Syndicale Unitaire
fait sienne de cette recommandation et exige un arrêt immédiat des fermetures, le réinvestissement par le service public partout où elles sont absentes. L’ouverture ou la réouverture de cycle de formation de 4ème et 3ème de l’EAP est réclamé par tous [2], le Snetap-FSU exige au moins un cycle de formation 4ème et 3ème de l’EAP par département.
[1] Les membres de l’Observatoire National de l’Enseignement Agricole souhaitant mettre en lumière depuis longtemps les tenants et les aboutissants de cette offre de formation, ses spécificités, ses résultats ont retenu ce thème pour leur rapport annuel et l’ont présenté au conseil national de l’EA du 6 juillet 2011
[2] Y compris par le représentant au CNEA de l’union nationale des MFREO qui a manifestement flairé une absence de crédibilité de ces classes dans l’enseignement agricole si elles devaient continuer à disparaître dans le service public.