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Motion générale
Congrès Tours 19 novembre 2021
Ce 29ème congrès du SNETAP-FSU
FSU
Fédération Syndicale Unitaire
2021 s’est ouvert alors que la COP 26 sur le changement climatique vient de s’achever. Force est de constater que les gouvernements des pays participants n’ont pas pris la mesure de l’urgence qui s’impose à la planète et à l’humanité. Ceux-ci ont calé devant la fin de l’utilisation du charbon et ont refusé, avec la caution de la France, d’ouvrir un fond spécifique en faveur des pays du Sud les plus vulnérables pour compenser les préjudices environnementaux causés par nos mauvaises pratiques capitalistes... De même, les engagements avancés pour protéger le vivant et passer à des modes d’agriculture plus durables ne suffiront assurément pas à endiguer le productivisme et l’industrialisation de l’agriculture toujours à l’œuvre, ni à permettre la bifurcation écologique nécessaire à la préservation de l’environnement et des écosystèmes.
Notre gouvernement affiche d’ailleurs que la 3ème révolution agricole sera « numérique, robotique et génétique », laissant entendre par là que la production agricole sera toujours plus intensive sans pour autant répondre à la demande de souveraineté alimentaire, à rebours de l’impérative relocalisation de productions à taille humaine. Cette option est pourtant la seule valable en ce qu’elle pourrait offrir plus d’un million d’emplois, à condition que l’accès au foncier soit à nouveau rendu possible, et éviter les écueils des dernières décennies : industrialisation destructrice d’emplois mais aussi de l’environnement, endettement insoutenable des paysan.ne.s, désertification des espaces ruraux.
Pourtant la pandémie aurait dû entraîner une prise de conscience de nos gouvernant.e.s et le collectif Plus Jamais Ça, investi notamment par la FSU, doit continuer à porter l’alternative d’un système économique viable et socialement juste. Le SNETAP-FSU prendra toute sa place lors des débats sur ces enjeux majeurs lors du Congrès National de la FSU début février 2022.
Alors que la SÉCU d’Ambroise Croizat, délégué CGT CGT Confédération générale du travail et ministre communiste du gouvernement issu du Conseil National de la Résistance, vient de fêter ses 75 ans, et alors que le Président Macron se targue d’avoir créer une 5ème branche « dépendance » et d’un projet de « grande SÉCU », la réalité est tout autre. Le travail de sape des valeurs qui ont présidé à l’instauration de la SÉCU (« chacun.e cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins ») et de son financement, s’est encore amplifié : la 5ème branche étant intégralement financée par l’impôt et déjà annoncée en déficit pour 2022. Notre projet est d’une toute autre nature : contribuer à notre place, à retrouver et redonner tout son sens à notre SÉCU, en travaillant avec d’autres à faire émerger de nouveaux conquis sociaux, et en particulier à travers l’avènement d’un nouveau droit universel fondamental, celui de se nourrir bien et de façon socialement juste dans le cadre d’une Sécurité Sociale de l’Alimentation.
Nos ancien.ne.s sont pareillement maltraité.e.s avec une dégradation continue de leur pension et des actif.ve.s que les néolibéraux.ales n’oublient pas non plus avec un projet de contre-réforme des retraites suspendu... mais déjà prépositionné dans la campagne présidentielle qui s’ouvre. Comme nous avons su prendre notre place dans le mouvement social qui, avec l’aide de la pandémie, a conduit la macronie « à repousser pour essayer de mieux sauter », le SNETAP-FSU saura mobiliser autant qu’il sera nécessaire pour imposer un tout autre projet pour des retraites confortées. En ce sens il se mandate d’ores et déjà pour populariser les enjeux et dangers liés à toute contre réforme des retraites. Des caisses de grèves devront être constituées pour être en capacité d’agir sur la durée autant qu’il en sera besoin.
Pour ce qui concerne plus spécifiquement l’enseignement agricole public, formidable outil de puissance publique pour servir la bifurcation écologique, il est d’autant plus nécessaire que le SNETAP-FSU lutte pour qu’une stratégie et un plan ambitieux soient enfin mis en œuvre à la mesure de ces enjeux et des moyens à la hauteur enfin mis en regard. Il travaillera en ce sens avec ses partenaires du CDDEAP
CDDEAP
Comité de défense et de développement de l’enseignement agricole public
dont la Confédération Paysanne, afin de porter ces exigences à tous les niveaux (gouvernemental, parlementaire, régional et local), et interviendra également en ce sens pour la modification des lois de finances à venir.
Le SNETAP-FSU va par ailleurs encore intensifier sa lutte contre les officines privées qui, favorisées par des réformes structurelles conduites par l’actuel gouvernement (on citera en particulier la loi Pénicaud sur la formation professionnelle et l’ouverture du cursus vétérinaire au privé), et conscientes des attentes sociétales en matière d’agriculture, investissent dans l’enseignement agricole privé et tentent de prendre la place offerte par la déserrance de notre ministère en matière de service public d’enseignement. Le SNETAP-FSU, aux côtés du CDDEAP et de la FCPE
FCPE
Fédération des conseils de parents d’élèves des écoles publiques
, entend obtenir un développement de l’offre publique d’enseignement et de formation agricole, afin de répondre à cet enjeu majeur qui consiste à garantir un égal accès à l’enseignement public partout et pour toutes les familles. Le 7ème schéma national des formations, toujours dans les limbes, devra traduire cette ambition !
Ce congrès s’inscrit également dans une période d’ouverture de campagne présidentielle avec un climat politique nauséabond, extrêmement droitisé, le fond de l’air est brun et le SNETAP-FSU rappellera systématiquement que l’extrême droite est le premier ennemi du mouvement syndical comme du service public et que les valeurs qui le fondent sont antinomiques de celles de solidarité, entre travailleur.euses mais également de paix entre les peuples, d’égalité ou de justice sociale. Le SNETAP-FSU prendra sa part à l’émergence de mobilisations nécessaires contre l’extrême droite. Dans la course au rejet de la diversité, le traitement inhumain infligé aux exilé.es dans le Nord en particulier ou aux frontières de notre territoire national comme européen en général est proprement indigne de ce siècle et d’un pays comme la France. De même, l’accueil des mineur.e.s isolé.e.s ne peut rester un impensé dans les ministères chargés de l’Éducation.
La pandémie encore à l’œuvre laisse et laissera des stigmates dans notre société clivée si le gouvernement en place est amené à poursuivre sa politique de casse des services publics, y compris hospitaliers (problème d’accès aux soins et aux médicaments), ou encore d’absence de revalorisation salariale, notamment dans la fonction publique. Les salaires indécents servis aux agents publics, de plus en plus précarisés avec la loi TFP, ne peuvent permettre l’attractivité nécessaire aux missions qu’ils.elles servent, d’autant plus avec un point d’indice gelé alors que l’inflation a pris plus de 20 % en vingt ans. La diminution du temps de travail, au-delà d’être un levier favorable à l’emploi, doit être une priorité.
Le SNETAP-FSU continuera de porter une autre vision des services publics, de la fonction publique, notamment en continuant d’exiger l’abrogation de cette loi scélérate, de combattre dans l’attente ses effets délétères et de défendre la solidarité nationale par tous moyens.
L’École n’est malheureusement pas mieux servie et les réformes menées à marche forcée, dans un climat de défiance vis à vis de ceux qui la servent, renforcent les inégalités sociales au lieu de les combattre (marchandisation de la voie professionnelle, bac général au service du déterminisme social, moyens d’inclusion insuffisant). Le SNETAP-FSU et sa fédération défendront une autre conception de l’École, qui ne doit assurément pas être réduite à la formation et à l’insertion de bon.ne.s professionnel.le.s, mais bien de permettre l’émancipation de citoyen.ne.s éclairé.e.s, doté.e.s d’esprit critique, vecteur.rice.s des valeurs fondatrices de notre République fraternelle. Les établissements scolaires ne sauraient évidemment être les « réceptacles » du Service National Universel promu par l’actuel gouvernement.
La laïcité tend d’autre part à être dévoyée et instrumentalisée à dessein, en dépit de l’assassinat de notre collègue Samuel Paty, qui aura fortement heurté l’ensemble de la communauté éducative, le gouvernement n’hésitant pas à brouiller son sens dans une grande campagne d’affichage ou encore à évoquer un prétendu islamo-gauchisme qui gangrènerait nos universités… Pour le SNETAP-FSU l’autocensure n’est pas une option pour les équipes éducatives et plus que jamais, il défendra les personnels dans l’exercice de leurs missions dans ce paysage délétère.
Les élections professionnelles de décembre 2022 doivent nous permettre, avec la FSU, de renforcer notre syndicalisme de lutte et de transformation sociale. A cette occasion, nous conduirons une grande campagne de promotion de notre conception des services publics, de la démocratie comme du progrès social. Nous mettrons au premier plan les enjeux écologiques, de justice sociale et de dignité, qui passent par une revalorisation salariale digne de ce nom.
• les 20 et 25 novembre le SNETAP-FSU et le Collectif #NousToutes, dont la FSU est partie prenante, appellent à marcher toutes et toutes ensemble pour dire stop aux violences sexistes et sexuelles faites aux femmes ;
• le 2 décembre prochain le SNETAP-FSU et la FSU appellent les actif.ive.s à se mobiliser aux côtés des retraités : toutes et tous à Paris pour les pensions, la santé et les Services publics ;
• durant la 2ème quinzaine de janvier, le SNETAP-FSU et « Plus Jamais Ça » appellent l’ensemble des personnels à une journée nationale d’action « HECTAR » dans le cadre du Collectif en faveur de l’Enseignement Agricole Public ;
• le SNETAP-FSU et sa fédération sauront impulser et prendre toute leur place dans les mobilisations nécessaires contre l’extrême droite ;
• le SNETAP-FSU continuera de prendre toute sa place dans les initiatives engagées et à suivre par le collectif « Plus Jamais Ça », dont la FSU est partie prenante, et qui entend promouvoir son Plan de rupture pour une société plus écologique et socialement juste.
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