Retour d’expérience … entre mépris des CHSCT CHSCT Comité Hygiène Sécurité et Conditions de Travail et déni de réalité
Que dire de l’absence consternante de préparation sanitaire de la rentrée 2020 alors même que la crise est loin d’être terminée et que les agents du MAA attendent légitimement des assurances à ce sujet ?!
Nous n’avons obtenu aucune information sur les conditions sanitaires de cette rentrée pourtant si particulière : aucun protocole en préparation ni même l’esquisse d’un CHCSTM qui y serait consacré – la DGER
DGER
Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche
"ne s’y opposera pas" (sic) - Pire encore, à l’aube des épreuves de contrôle et de rattrapage des bacs agricoles, aucun protocole n’a été prévu, proposé dans cette instance et transmis aux établissements ! Cela montre hélas parfaitement le mépris dont est victime le comité et avec lui, les agent.e.s du MAA et leurs représentant.es ! En effet, depuis le début de cette crise, nous n’avons eu le droit qu’à un simulacre de dialogue social : peu ou pas de prise en compte de nos recommandations, des avis du comité laissés sans réponse, une dernière circulaire de reprise sans concertation… Nous condamnons cette manière de faire qui ne consiste pour l’administration qu’à se protéger elle-même au regard de ses obligations en matière de santé et de sécurité mais qui ne protège pas entièrement ses agent.e.s !
La DGER annonce 170 000 heures de HSE HSE Heures supplémentaires effectives … pour solde de tout compte
Après l’annonce de la dévalorisation de l’AP coefficientée à 0,5 en STAV, des réductions drastiques des quotités de travail des nombreux.ses contractuel.le.s, la suppression effective des dédoublements dans beaucoup de régions, et la poursuite de la suppression de postes à la rentrée, la CGT
CGT
Confédération générale du travail
, la FSU
FSU
Fédération Syndicale Unitaire
et FO
FO
Force ouvrière
ont placé la question des moyens comme un préalable aux discussions de ce groupe de travail.
Sur l’insistance de nos 3 organisations, le Directeur Général Adjoint a fini par annoncer de guerre lasse, en fin de réunion, une enveloppe de 6,5 millions d’€ de HSE pour cette rentrée.
C’est une somme conséquente, mais en plus du caractère temporaire de cette annonce, il faut évidemment décortiquer ce chiffre. S’entend-il Public et Privé ? Quelle sera la répartition régionale ? Quelles seront les modalités d’attribution ? Ne restera-t-il pas alors qu’une maigre part par établissement, loin des besoins réels des élèves et étudiant.es et au risque d’une dévalorisation du travail et la précarité des agents.?
Et si ces moyens pouvaient être un début de réponse aux nécessaires adaptations de la formation après le confinement, ils ne seraient pas efficients faute de cadrage national de leur utilisation… la DGER renvoyant la responsabilité de leur répartition aux seuls établissements sans aucune directive ou orientation nationale.
La nécessaire réorganisation pédagogique … il faudra « produire » local
La crise sanitaire que nous traversons est hors du commun. Elle aura notamment privé les élèves, étudiant.es et apprenti.es d’une part de leur formation. Pour certain.es, elle aura provoqué une rupture avec le système scolaire, après 6 mois de décrochage. Il n’est donc pas envisageable de reprendre les cours début septembre comme pour une rentrée classique. Des aménagements sont indispensables qu’il s’agisse de l’organisation de la formation, de ses contenus et des examens afin de garantir la réussite de toutes et tous, de maintenir la valeur des diplômes nationaux. Sans trop y croire tellement les groupes de travail et comités sont galvaudés, mais au regard de la gravité de la situation, c’est ce que nous pensions être l’objet de ce groupe de travail. Là encore la seule réponse de la DGER était le renvoi à l’autonomie des équipes. Une réponse locale inacceptable dans un contexte où un cadrage national devrait s’imposer.
Les faibles réponses arrachées à la DGER ne sont pas à la hauteur des enjeux éducatifs de demain, seuls le mépris et l’autonomie donnée au établissement étaient au rendez-vous manqué de ce groupe de travail. C’est à partir de ce constat d’une rentrée "en mode dégradé élevé" que l’intersyndicale appelle tous les personnels de l’enseignement agricole public à se mobiliser le 30 juin prochain en développant toutes les initiatives, à se regrouper devant les DRAAF DRAAF Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt pour défendre leurs droits et exprimer leur mécontentement, leur écœurement ainsi que leurs inquiétudes quant à une rentrée qui s’annonce à risque car à ce stade sans ambition pour les jeunes et les personnels.