La contre-réforme de la voie professionnelle ainsi que la poursuite des politiques de suppression d’emplois dans l’Enseignement Agricole Public conduisent à une extrême fragilisation des petits établissements. C’est pourquoi, le jeudi 14 avril 2011, le Comité Permanent de Défense et de Développement de l’enseignement agricole public a organisé sa troisième " opération vérité " au lycée professionnel agricole du Neubourg dans le département de l’Eure.
Les usagers, avec le représentant des parents d’élèves du lycée, les professionnels représentés par le vice-président de la Chambre d’Agriculture et le président des conseils de centre et de perfectionnement (en qualité de représentant de la Chambre d’Agriculture), les élus politiques représentés par deux conseillères régionales (PS et Gauche Unitaire) et parmi elles, la présidente du conseil d’administration de l’établissement, l’ex-président du conseil d’administration de l’établissement et le directeur honoraire de l’établissement ainsi que les personnels enseignants et formateurs des six établissements d’enseignement agricole public de la région, en réponse à l’invitation du Comité Permanent, ont manifesté à cette occasion, au travers d’un soutien au lycée du Neubourg, l’exigence d’une autre orientation pour les petits établissement d’enseignement agricole ruraux.
La réforme de la voie professionnelle, au terme de sa mise en place, aura supprimé dans l’établissement deux classes sur les onze qu’il comptait et porté l’effectif scolarisé de près 230 élèves à moins 190. Il résulte de cette contre-réforme, une fragilisation de la structure par un effectif " élève " rendu dorénavant critique et des effets sur les dotations en personnels enseignant et d’éducation, de personnels ATOSS ATOSS Agents administratifs, techniciens, ouvriers, de service et de santé induisant un recul du service aux usagers et une augmentation des coûts de fonctionnement due à des charges incompressibles. S’il semble que les élèves désormais accueillis en seconde professionnelle sont d’un niveau supérieur à ceux qui précédaient la contre-réforme, la question est clairement posée du devenir des élèves d’un niveau plus faible qui ne trouvent plus leur place dans un système éducatif ainsi recomposé.
La distinction dans la voie professionnelle des spécialités " productions végétales " et " productions animales " est non seulement un non sens pour le développement d’une agriculture plus soucieuse de son environnement, mais aussi un non sens territorial dans un établissement où l’exploitation développe en parfaite harmonie un système d’agriculture-élevage. Aussi, pour des raisons de spécialisation stupide des établissements en " pôle de compétence ", l’établissement du Neubourg a été contraint d’abandonner ses formations du bac professionnel CGEA " production animale ", conduisant les élèves qui souhaitent maintenir ce choix à s’orienter vers l’enseignement privé.
Les membres du comité ont pris connaissance dans cette région et plus particulièrement dans ce département de champs de formation de l’enseignement agricole réservé à l’enseignement privé. Il en est ainsi des filières " service aux personnes " que se partagent les établissements du CNEAP CNEAP Conseil national de l’enseignement agricole privé et de l’UNMFREO UNMFREO Union nationale des Maisons familiales rurales d’éducation et d’orientation. . Alors que les demandes de formations et des emplois correspondants sont de proximité, il est inacceptable que les parents ne puissent pas disposer de la liberté pourtant garantie par la Constitution, de pouvoir inscrire leurs enfants dans un établissement public. Ils sont ainsi livrés à des établissements privés qui, confortés par leur monopole, exigent des familles des droits d’inscription et un financement des formations leur permettant d’accueillir un effectif-élèves au delà des limites fixées par leur contrat avec l’Etat. Les mêmes représentants de l’Etat qui font ce choix imposent aux établissements d’enseignement agricoles publics des plafonnements d’effectifs.
Le Comité permanent et les personnalités réunies ont estimé nécessaire de permettre à l’établissement du Neubourg d’élargir le champ de ses formations dans le cadre d’un développement harmonieux de son territoire. En ce sens, les usagers, les partenaires et les personnels, réunis ce jour envisagent de continuer à débattre ensemble pour dépasser des différences et s’entendre sur des propositions d’évolutions des structures nécessaires au développement d’un établissement auquel ils sont tous très attachés.
Le Neubourg, le 15 avril 2011
Les membres du Comité permanent de défense et de développement de l’enseignement agricole public et les personnalités représentant l’établissement présents :
Patrick Bezault, Secrétaire départemental FSU FSU Fédération Syndicale Unitaire
Xavier Compain, Responsable agriculture au PCF
Thomas Courtoux, secrétaire régional adjoint Snetap-FSU
Jean-Pierre Delaporte, Chambre d’Agriculture Seine Maritime
Michèle Ernis, Conseillère régionale Gauche unitaire
Brigitte Gonthier-Maurin, Sénatrice PCF des Hauts de Seine
Dominique Guenier, Ancien président du CA de Le Neubourg- Chambray
Guy Jacob, Chambre d’agriculture, président des conseils de centre et de perfectionnement de Le Neubourg
Jean-Marie Le Boiteux, Secrétaire Général Snetap-FSU
Jean-Luc Lecomte, Conseiller régional PCF
Denis Lemonnier, Proviseur honoraire
Pascal Lepeltier, Délégué régional Syac-CGT CGT Confédération générale du travail
Jean-Louis Maillard, secrétaire fédéral régional FSU
Anne Mansouret, Conseillère régionale Parti socialiste présidente du conseil d’administration de l’EPL EPL Établissement Public Local de Le Neubourg-Chambray
Didier Monanre, Représentant des parents d’élèves
Serge Pagnier, Secrétaire Général Adjoint Snetap-FSU
Franck-Olivier Pauvert, Secrétaire régional Snetap-FSU
Éric Ruiz, Chargé de mission au conseil général 27
Thomas Vaucouleur, Secrétaire national du Syac-CGT
et les représentants SNETAP-FSU des sections de Chambray, Evreux et Yvetot et CGT du LPA LPA Lycée Professionnel Agricole Pays de Bray