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BAC STAV, sur le terrain, les enseignant.es demandent la modification des épreuves terminales

jeudi 23 mars 2023

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Au cours des mois de janvier-février 2023, le SNETAP-FSU FSU Fédération Syndicale Unitaire a réalisé une enquête auprès des collègues des équipes pédagogiques de la filière STAV. Voici quelques premiers retours...pour AGIR.

Une enquête aux multiples retours…qui lui donne du sens.

288 enseignant.es de 17 régions différentes ont répondu à cette enquête. Leur profil ? Ce sont plutôt des enseignant.es expérimenté.es, ils et elles enseignent dans tous les domaines (y compris ceux de l’agroéquipement et de l’agroalimentaire qui sont moins présents dans les établissements), dans toutes les disciplines, y compris celles qui participent à l’accompagnement de l’épreuve orale terminale.

BAC STAV version 2021, un dispositif d’évaluation à revoir

Après seulement 2 sessions, 81 % des collègues interrogés considèrent que le nouveau dispositif (épreuves terminales en mars, EOT, mise en place du contrôle continu) n’est pas satisfaisant et doit être modifié. Les raisons de l’’insatisfaction du système global d’évaluation imposé par cette réforme sont nombreuses : mise en place du contrôle continu ; perte de sens pour les élèves, forme de l’épreuve orale terminale, coefficients des épreuves. Il s’agit aussi d’une opposition à la suppression des CCF CCF Contrôle Certificatif en cours de Formation et des EPT pour certaines disciplines, à la nature des épreuves terminales concernant les enseignements de spécialité. On retiendra, malgré tout, que la dimension pluridisciplinaire des évaluations comporte, selon les collègues, un véritable intérêt.

L’EOT, une épreuve particulièrement interrogée

Si cette épreuve permet de travailler l’oral, donc de travailler posture et expression pour les élèves, de donner de la motivation puisqu’ils ont libre-choix du thème développé, globalement ses limites sont de 4 ordres : un problème d’adéquation entre la formation STAV et les objectifs d’évaluation de cette épreuve ; une absence de reconnaissance de l’encadrement à la préparation de celle-ci dans les référentiels ; un constat d’accroissement d’inégalités entre les candidats par manque d’institutionnalisation de sa préparation  ; une évaluation mal vécue par les enseignants et qui pour beaucoup représente une pondération trop importante dans l’obtention du diplôme.
Le champ des sujets traités est perçu comme trop ouvert par rapport aux formations STAV et fragilisent certains collègues qui considèrent alors se trouver en dehors de leurs domaines de compétence. Un sentiment apparait alors. Celui que les modalités d’évaluation portent plus sur la forme que sur le fond. Enfin le stage en milieu professionnel, élément majeur de la voie technologique de notre enseignement agricole, support avec l’ancienne formule du STAV du dossier technologique mais trop peu associé l’EOT devient alors ici anecdotique.

L’enseignement de spécialité S1.

Seulement 15 % des enseignants concernés par le module considèrent que les objectifs sont correctement atteints en fin d’année de 1° et terminale, ce qui montre l’ampleur de l’insatisfaction pour ce module. Les raisons en sont, d’après notre enquête : un manque d’articulation entre disciplines, un volume horaire insuffisant au regard des exigences de cet enseignement de spécialité. De plus, le temps dédié à la concertation pour l’organisation d’une réelle progression est ressenti comme insuffisant par un grand nombre de collègues. Pour la moitié d’entre eux, les thématiques aujourd’hui évaluées lors de l’épreuve terminale du S1 ne couvrent pas l’ensemble des domaines technologiques proposés par la formation STAV.
L’épreuve terminale placée en mars ne paraît pas tenable par rapport aux objectifs du module S1  ; en parallèle, beaucoup sont déçus du décalage entre les ambitions du référentiel et documents d’accompagnement et la forme prise par l’épreuve qui se résument trop à la compréhension et l’utilisation de documents. Se pose alors la question de l’adéquation entre les compétences acquises en raisonnement scientifique lors de ce cycle avec la poursuite en d’études.

Les enseignements de spécialité S3 et S4.

Les ambitions du module S3 de 1ère suivi du module S4 de Terminale engendrent une grande frustration chez les collègues, car on y retrouve trop peu celles d’acquérir des savoirs et savoirs-faire liés aux techniques. L’aspect généraliste des thématiques abordées entraîne souvent chez les élèves un manque de visibilité et parfois les amènent à certaines confusions. Bien que les contenus soient jugés globalement intéressants et ambitieux (approche globale), 75 % des collègues pensent que les objectifs des modules ne sont pas atteints en fin de cycle  !
Encore une fois ici, est soulevé le manque de temps alloué à ces 2 modules aussi bien en terme de volume horaire global que pour préparer des épreuves terminales situées à la fin du 5° trimestre.
Pour la moitié des collègues concernés, les thématiques aujourd’hui évaluées lors de l’épreuve terminale du module S3 et S4 ne couvrent pas l’ensemble des domaines technologiques proposés par la formation STAV.
Les SES, communes à tous les domaines, devraient, pour les collègues, s’illustrer par des exemples propres à chacun d’entre eux. Or, dans le cas de classes de STAV proposant plusieurs domaines, les horaires dédiés à cette discipline (en prenant en compte les séances de pluridisciplinarité) sont jugés insuffisants pour aborder cette diversité. Les thèmes à aborder pour les SES ne sont pas toujours des thématiques relevant des différents domaines du STAV (exemple : la notion de SAFER pour le domaine Services) ce qui pose ici la question de l’équité du traitement entre les candidats lors des épreuves et l’adéquation avec l’orientation prise par les élèves. Enfin, pour 60% des enseignant.es qui sont concerné.es par ce module, l’épreuve D doit être revue aussi bien dans sa forme que dans son positionnement puisqu’elle entraîne une pression importante sur les équipes ainsi que sur les élèves qui pour y faire face mettent en place des stratégies de “bachotage”, stratégie discutable, mais qui est gage hélas de réussite à cette épreuve.

Le bilan est clairement accablant pour le BAC STAV 2021 et tout particulièrement les spécialités et les formes de l’évaluation (voir les coefficients des différentes épreuves, disciplines, modules). Fort de cette enquête de terrain, le secteur Pédagogie et Vie scolaire du SNETAP-FSU FSU Fédération Syndicale Unitaire demande à la DGER DGER Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche la mise en place d’un groupe de travail sur le sujet des modules de spécialité et des modalités d’évaluation.