Présents en visioconférence pour le Snetap-FSU FSU Fédération Syndicale Unitaire :
Laurence Brault, Jana Kandler, Olivier Gautié, Frédéric Chassagnette, Fabrice Cardon, Yoann Vigner, Tony Dos Santos.
La journée Santé Sécurité et Conditions de Travail du 22 avril, organisée par le ministère s’est déroulée de la sorte :
- groupe de travail enseignement (9h30-13h). Ensuite, l’après-midi, un autre sur des questions transversales (l’accueil dans les structures, les services administratifs) et les abattoirs (14h-16h). Face à la circulation d’un compte-rendu de l’UNSA UNSA Union nationale des syndicats autonomes , une précision s’impose ici : en aucun cas, l’administration n’avait l’intention de répondre – et n’a répondu - aux questions. Sa volonté était tout autre : collecter un maximum d’interrogations provenant des organisations syndicales.
- séance plénière du CHSCTM (16h30-19h). Nous avons échangé sur les avis votés lors du dernier CHSCTM, qui traitaient des conditions de travail pendant le confinement et voté de nouveaux, ce qui engage l’administration à y répondre.
Groupe de travail « enseignement » :
La problématique générale est annoncée par le président du CHSCTM : assurer la rentrée des personnels dans des conditions sanitaires optimales.
Jean-Luc Tronco qui représentait la DGER DGER Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche répond que rien n’est décidé dans sa direction en matière de rentrée. Face aux propositions du ministre de l’éducation nationale prononcée lors de la commission appropriée à l’Assemblée nationale, notamment la possibilité de classes à capacité limitée (15 élèves), la DGER met en avant les spécificités des établissements techniques agricoles : internat, taille moyenne des classes, transports. Rien sur l’enseignement supérieur… Sa variable clef : la doctrine sanitaire interministérielle. Une reprise qui repose sur les capacités des acteurs locaux à s’organiser. L’enseignement à distance serait maintenu.
1er thème : « généralités »
Pierre Clavel, représentant des ISST ISST Inspecteur Santé et Sécurité au Travail présente deux risques importants inhérent à la reprise en plein contexte pandémique : l’exposition au Covid 19 en elle-même et les risques psychosociaux qui découlent d’exigences émotionnelles et d’une augmentation de la charge de travail.
2ème thème : entretien/ménage : pas de négociation possible sur les mesures sanitaires !
L’Inspecteur Santé Sécurité au Travail [ISST] poursuit en sensibilisant les risques pour ces agent.es : augmentation de la charge de travail et modifications des processus d’organisation.
La déléguée des médecins de prévention, le Docteur Benoliel, rappelle que les personnes dites à risques, doivent voir avec le médecin traitant pour l’établissement d’un certificat médical.
Il ne sera pas possible de rouvrir les établissements sans avoir l’assurance de protocoles de désinfection quotidiens avec du personnel en nombre suffisant et formé au préalable. Une attention toute particulière sera portée aux personnels des régions qui risquent de voir leur charge de travail s’alourdir considérablement avec en prime, la responsabilité de la réussite de la désinfection.
Elle exige enfin, des CHSCT CHSCT Comité Hygiène Sécurité et Conditions de Travail communs avec ceux des conseils régionaux ou à défaut, des représentants des collectivités régionales invités aux CHSCTREA.
3ème thème : infirmeries : « Lieux à haut risque, il faut les considérer et les protéger »
M. Clavel indique que c’est un secteur à risque important puisque potentiellement hôte de patient.es Covid 19. Le parcours des patient.es infecté.es dans les établissements scolaires doit être strictement identifié. Les personnels infirmiers sont certes formés à ces enjeux mais comme le précise le Docteur Bénoliel, la réorganisation de ce secteur est nécessaire : nettoyage quotidien, équipements de protection individuelle en quantité et fournis en amont, personnels testés avant reprise (mais si elle sceptique en ce qui concerne un dépistage systématique après la rentrée).
De plus, la FSU réclame un protocole précis en cas de contamination d’un personnel ou d’apprenant.
Elle réclame aussi la reconnaissance du Covid 19, comme maladie professionnelle avec l’imputabilité au service.
4ème thème internat-restauration : le respect le plus strict des mesures de distanciation est exigé
La situation dans les établissements de l’enseignement technique, toujours aucune information apportée par les ISST pour ceux du supérieur, diffère grandement des lycées à l’Éducation nationale. Si pour ceux-ci, la possibilité que les apprenants apportent leur repas est plus facile à envisager, chez nous c’est 3 repas par jour en raison de la présence d’internats, ce qui conduit à anticiper une préparation de sécurité sanitaire au moment des repas.
Le Docteur Bénoliel insiste, elle, sur une fourniture d’EPI* pour les personnels de la restauration. Elle préconise également, dans l’idéal, un jeune par chambre dans les internats considérant qu’un jeune n’applique pas les mesures barrières pendant son sommeil.
5ème thème : temps extrascolaire : des lieux devront être fermés si les conditions ne sont pas requises
Pierre Clavel rappelle le rôle essentiel du service Vie scolaire en matière d’accompagnement et d’insertion.
6ème thème : transport : les mesures doivent être communes à tous les acteurs
L’inspecteur poursuit avec cette thématique en précisant deux niveaux de vigilance :
- désinfection à l’entrée de l‘établissement pour les personnes qui ont pris les transports en commun.
- protocole de désinfection strict pour les véhicules administratifs et notamment les « 9 places ».
La FSU rappelle que les DRAAF DRAAF Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt et les conseils régionaux doivent travailler de concert sur l’application des mesures et conditions prescrites.
7ème thème : formation : il n’y a pas d’autre enjeu que la santé !
M. Clavel termine son exposé par les risques sanitaires liées à la pédagogie. Il distingue les cours en salle et les travaux pratiques. Pour les premiers, l’accès aux salles dépendra de leur taille et de leur ventilation. Comme pour ces dernières, la désinfection devra être renforcée à certains endroits (comme les salles informatiques).
La question de savoir quelles classes rentreraient, comment et pour combien de temps a été posée : sans réponse…
Toutefois, la DGER a affirmé qu’il n’y avait pas d’enjeu pédagogique à cette rentrée. Cela a amené la FSU à rappeler qu’il n’était pas question d’exiger des enseignants un double travail (présentiel et télétravail). Le risque RPS RPS Risques Psychosociaux étant déjà très haut aujourd’hui, il n’est pas question de le majorer avec cette reprise.
La FSU alerte encore sur les risques RPS liés au télétravail et à la reprise d’activité : il n’est pas question pour les agent.es d’effectuer des doubles journées.
La FSU attire aussi l’attention sur la situation des AESH AESH Accompagnant des élèves en situation de handicap. pour qui l’exercice du métier est très difficile avec la distanciation physique.
Face à notre insistance, la DGER prend la parole mais en précisant qu’aucune décision ne sera donnée lors de ce groupe de travail. Quelques « orientations » cependant sont données : le cadrage sera national mais une latitude importante sera donnée aux déclinaisons locales. La continuité pédagogique sera maintenue car pour différentes raisons, tous.tes les apprenant.es ne pourront revenir. La DGER a demandé à rencontrer l’Association des Régions de France, mais la portée prescriptive de cette dernière est limitée. Un contact est prévu avec les conseils régionaux. Comme dispositif d’accompagnement psychologique, JL Tronco ne cite que le numéro vert de la cellule pour les personnels, excluant toute piste à étudier pour les apprenant.es. Enfin, une réponse sera apportée au CNEA CNEA Conseil national de l’enseignement agricole du 24 avril, au sujet de l’épreuve anticipée de français. Sur la commande de masques, il renvoie vers le Service des Ressources Humaines [SRH] qui clôture la réunion en affirmant que « le sujet est identifié » sans aucune autre précision.
Groupe de travail « questions transversales » :
En début d’après-midi, ce groupe de travail portait entre autres, sur les risques propres aux services administratifs et d’accueil. D’autres thèmes ne concernaient pas les établissements d’enseignement.
Concernant les agent.es d’accueil dans les établissements d’enseignement : Les JPO ont été annulées en raison du confinement. La crainte d’un afflux massif et inopiné des usagers vers leurs locaux, pour des renseignements sur les filières et les modalités logistiques (internat, bourse, etc...) est forte. Des protocoles de prévention de ces agent.es doivent être pensés - voire repensés -, compte-tenu du contexte sanitaire (tout comme le flux et le parcours des usagers).
Le président conclue à nouveau ce groupe de travail en indiquant que beaucoup de réponses seront d’ordre interministérielles, d’autres seront apportées au niveau local et certaines, par notre ministère via les directions générales.
Réunion plénière du CHSCTM
Lire la déclaration liminaire.
Une réunion qui a consisté essentiellement pour l’administration à répondre aux 15 avis votés par les organisations syndicales lors du CHSCTM du 8 avril.
1. Réponses aux avis du CHSCTM du 8 avril 2020
Avis 1 : après expertise juridique, le SRH indique que le CHSCT n’est pas le comité compétent en matière d’évaluation des PCA*. Ce sont les CT locaux. Ce sera précisé dans la prochaine FAQ du RH.
Avis 2 : face à l’absence de médecine de prévention dans de nombreuses structures, la réponse de l’administration est de privilégier une solution interministérielle (mutualisation).
Avis 3 : en matière de révision des Plans de Continuité d’Activité, la réponse de la DGER est de considérer cette mesure comme « déplacée » en plein confinement. Elle renvoie cela à la responsabilité des DRAAF.
Avis 4 : JL Tronco s’est soudainement énervé et n’a pas souhaité répondre à cette avis considérant inacceptable d’être accusé de privilégier les intérêts économiques des structures qui accueillent nos apprentis, aux dépend de la santé de ces derniers.
Avis 5 : la reconnaissance du Covid-19 comme maladie professionnelle relève d’une décision interministérielle, affirme le SRH.
Avis 6 : il n’y aura pas de document qui centralise toutes les décisions en matière de protection sanitaire. Il faut se reporter aux différentes notes de services et les FAQ (RH, enseignement technique, supérieur, …).
Avis 7 : Sur l’alerte lancée par les membres du CHSCTM à propos des conditions des personnels en situation de handicap, le président s’engage sur une vigilance toute particulière à leur encontre et le SRH ajoute que des financements du Bureau de l’Action Sanitaire et Social [BASS BASS Bureau d’action sanitaire et sociale ] peuvent être mobilisés en matière d’équipement dans des conditions de télétravail.
Avis 8 : concerne la situation sanitaire dans les abattoirs.
Avis 9 : la réponse du SRH à propos de cet avis – qui alertait sur l’augmentation des risques psychosociaux que provoque cette pandémie – est de rappeler qu’il existe une cellule d’écoute qui a été entre temps élargie aux agent.es contractuels sur budget. Pierre Clavel rajoute que les dernières chroniques SST SST Santé Sécurité au Travail répondent sur les situations spécifiques des exploitations agricoles.
Avis 10 : en réponse à l’existence de risques spécifiques liés au télétravail, le SRH rappelle la diffusion du guide de la région Grand Est comme outil de référence possible. Il s’engage en outre à recommuniquer sur les responsabilités de l’employeur en cas de télétravail. L’utilisation par l’agent.e de registres SST dématérialisés pour signaler ces risques - comme demandé dans cet avis -, n’est pas applicable dans toutes les structures. Le courrier électronique peut se substituer provisoirement. Enfin, une expertise est en cours pour prendre en compte les frais liés aux forfaits téléphoniques.
Avis 11 : face à la demande des membres du CHSCTM d’obligation de prise de congés pendant le confinement, le SRH déclare qu’une ordonnance interministérielle a été publiée récemment qui confirme ce que nous dénonçons. Une note de service sera publiée très prochainement.
Avis 12 : face la demande de remontée systématique des avis des CHSCT locaux et régionaux, le président émet des réserves, ne souhaitant pas se substituer aux décisions prises par les présidents de ces instances.
Avis 13 : le SRH déclare que la note de la DGAFP qui menace de sanctionner un agent.e qui utiliserait le droit de retrait dans ce contexte sanitaire - condamnée par cet avis -, reste d’actualité.
Avis 14 : face à la demande formulée dans cet avis de réunir le CHSCTM a minima tous les quinze jours, le président déclare que la prochaine plénière est fixée au 6 mai.
Son rôle et de CoHS CoHS Commission d’Hygiène et de Sécurité /chsct locaux.
Avis 15 : sur le dépistage généralisé des personnels et apprenants comme préalable à toute reprise d’activité, le SRH est en attente d’une réponse interministérielle.
2. Vote des avis de cette réunion plénière
Au moment de voter les avis – voir ci-joints – la CFDT CFDT Confédération française et démocratique du travail et l’UNSA ont déclaré s’abstenir, invoquant ne avoir été consultés dans des temps raisonnables.
Consulter l’article sur les avis.
*EPI : Equipement de protection individuel
*PCA : Plan de continuité d’activité