Contrairement à la plupart des autres syndicats de la fédération, le SNETAP-FSUFSUFédération Syndicale Unitaire n’est pas organisé en tendances et n’a donc pas cette « culture des tendances ». Nombreux·euses sont les adhérent·es qui se posent, tous les 3 ans, au moment des congrès de la fédération, des questions sur notamment l’origine et l’histoire de ces courants de pensée.
Les Tendances sont avec les Syndicats Nationaux (SN) et les Sections départementales (SD) les trois piliers de la démocratie fédérale.
Vous trouverez l’expression de chacune des tendances dans le rapport d’activité ci-dessus.
La possibilité pour les fonctionnaires de former des syndicats date de 1924, 40 ans après les autres secteurs professionnels. En 1928, les syndicats enseignants se regroupent dans une fédération, la FGE (Fédération Générale de l’Enseignement), qui rejoint la CGTCGTConfédération générale du travail. La FGE y joue un rôle important puisque 10 unions départementales CGT sur 90 sont dirigées par un instituteur. Après la Seconde Guerre mondiale, la FGE se transforme en Fédération de l’Éducation Nationale (FENFENFédération de l’Éducation nationale), toujours affiliée à la CGT.
En 1947-1948, la conséquence directe de la guerre froide est l’éclatement de la CGT, avec le départ de militant·es qui fondent la CGT-FOFOForce ouvrière.
La FEN est alors confrontée au même risque. Mais le SNI (Syndicat national des instituteurs) décide, par référendum à la mi-mars 1948, de rester uni et donc de choisir l’autonomie. A la fin mars, à son congrès de Paris, la FEN reprend la position du SNI.
Afin que toutes les sensibilités puissent s’exprimer à l’intérieur de cette FEN unitaire, le congrès, après de vifs débats, décida :
de reconnaître à ses adhérent·es le droit de tendances (de courants de pensée) ;
de pouvoir, à titre individuel, adhérer à la CGT ou à FO, c’est-à-dire avoir une double affiliation FEN et CGT ou FEN et FO (les deux confédérations CGT et FO mettent ensuite fin à la double affiliation).
Trois grands courants traversent alors la FEN : le courant “réformiste”, qui domine largement dans le primaire et est majoritaire au sein de la Fédération, le courant “cégétiste”, plus important dans le secondaire, et l’École Émancipée.
Pour tenter d’enrayer son recul, la majorité fédérale “réformiste” revoit les statuts de son bastion, le SNI ; pour affermir sa direction, elle s’appelle à partir de 1968 la tendance UID (Unité Indépendance Démocratie). Progressivement, c’est la majorité qui impose ses positions et exclut les autres tendances de l’exécutif fédéral.
A partir de là, l’affrontement entre les deux grandes tendances va crescendo jusqu’à la rupture en 1992 et l’exclusion du SNES et du SNEP de la Fédération. A son congrès de Perpignan, en décembre 1992, la FEN se donne de nouveaux statuts :
un syndicat unique d’enseignant·es de la maternelle à l’université, le Syndicat des Enseignants (SE) ;
le scrutin majoritaire à la place de la proportionnelle ;
la disparition des tendances.
Les deux syndicats exclus et d’autres syndicats qui quittent la FEN et les rejoignent, dont le SNETAP après son congrès de Paris à l’INA-PG, se retrouvent pour fonder la FSU (1993-1994) :
le droit aux tendances y est reconnu, ce qui impose un vote d’orientation avant chaque congrès, vote qui détermine la représentativité et la place des courants de pensée dans les instances ;
le scrutin proportionnel est appliqué.
Pour éviter l’hégémonie d’une tendance comme ce fut le cas à la FEN, aucune ne peut avoir 50% des sièges +1, dans une instance ou un congrès.
Dans le même ordre d’idée, toutes les décisions de la FSU ne peuvent être adoptées et imposées aux syndicats qui la composent qu’avec une majorité qualifiée de 70%.
Au CDFNCDFNConseil Délibératif Fédéral National (Conseil Délibératif Fédéral National) de la FSU, ce sont 5 courants de pensée qui sont actuellement représentés et associés aux syndicats nationaux et sections départementales.
“Unité & Action et sans tendance” et “École Émancipée & des syndiqué·es hors tendance”, les 2 courants « historiques » majoritaires, assurent la direction de la Fédération.
Ces 2 tendances ont recueilli respectivement 69.06 % et 21.86 % des suffrages des syndiqué·es lors de la consultation organisée au dernier congrès fédéral de 2022.
Les 3 autres courants sont PRSI (Pour la Reconquête d’un Syndicalisme Indépendant), rebaptisé “Unité, Revendications, Indépendance Syndicale” (URIS). Ce courant est né après le départ des militant·es de « Pour le Front Unique Ouvrier- FUO » à FO dans les années 1980. Il a recueilli 2.72 % en 2021 ; Émancipation, tendance issue d’une scission d’École Émancipée en 2002 et qui a recueilli 3.99 % et Front Unique qui a recueilli 2.36 %.
Ce sont donc ces 5 courants de pensée qui se présentent aux suffrages des syndiqué·es à l’occasion du congrès de Rennes en février 2025. Pour plus d’informations sur ces tendances, vous pouvez consulter leurs sites respectifs :
Le site de la tendance « Unité, revendications, indépendance syndicale (URIS) » n’existe pas.
Comme les statuts de la Fédération le prévoient, chaque syndiqué·e peut se présenter sur une liste nationale ou départementale au titre d’un courant de pensée.
C’est ainsi que, sans qu’il soit lui-même organisé en tendances, des syndiqué·es du SNETAP-FSU se retrouvent sur les listes présentées par les différents courants de pensée.
Les adhérent·es du SNETAP-FSU dans les listes dans l’expression des tendances (pages 14 et suivantes du Pour n°259 (par ordre alphabétique)