En effet, force est de constater que depuis le changement de majorité, faute d’avoir assumé de redonner la priorité à l’Enseignement Agricole Public, celui-ci ne parvient pas à sortir de l’ensemble des difficultés générées par les dix années de politique de droite... Parmi celles-ci, le Snetap-FSU FSU Fédération Syndicale Unitaire dénonce :
- une gestion au jour le jour sans anticipation ayant conduit à la nécessité de redéployer 70 emplois d’enseignants sur les 100 annoncés pour affecter les agents administratifs déprécarisés ;
- un non-remplacement à venir des administratifs, techniciens et personnels de santé et une circulaire mobilité ne faisant pas apparaître de postes vacants, faute de crédits ;
- des dysfonctionnements et une déréglementation accrus faute de moyens suffisants (heures obligatoires non assurées, dédoublements réglementaires non mis en place, options facultatives supprimées ou financées sur le budget des établissements...) ;
- un échec non assumé de la rénovation de la voie professionnelle et le refus non seulement du retour à un parcours de droit en 4 ans, mais même à de véritables dispositifs de soutien pour les élèves en difficultés ;
- un financement à hauteur de 1 853¤/AE
AE
Assistant d’éducation
ou
Autorisation d’engagement /mois (et seulement budgétés sur 11,5 mois sur 12) contre 2 192¤/AE/mois à l’EN EN Éducation nationale , soit un différentiel total de 4 491¤/an/poste d’Assistant d’Éducation (source : Bleu budgétaire du Parlement) ; - une volonté de la DGER
DGER
Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche
de passer en force les agents de CFA
CFA
Centre de Formation d’Apprentis
-CFPPA
CFPPA
Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole
(formation continue pour adultes) à 1 607h de temps de travail, de « dégager » sous la pression les agents titulaires sur postes gagés et des reçus concours forcés de muter dans les lycées ; - un fonctionnement des établissements de l’enseignement supérieur agronomique et vétérinaire à dotation constante depuis 10 ans en euros courants, soit en fait une diminution de plus de 15%, ainsi qu’une précarité inacceptable surtout pour les agents de catégorie B et C ;
- un retard dans le dépôt des maquettes master MEEF
MEEF
Métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation
qui faute d’être effectué dans les délais, compromet la promotion prochaine des enseignants entrant en formation à la rentrée de septembre 2014...
Ajoutons que la Loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, actuellement en débat au Parlement, ne donne qu’une perspective incomplète et là encore non assumée, faute de volonté politique affirmée.
Ainsi, au regard du périmètre de l’enseignement agricole public, les réflexions sur l’agroalimentaire, l’aménagement et les services font défaut pour répondre aux mutations en cours. De même, et plus fondamentalement encore, si l’on veut que le défi du « Produire autrement » ne se réduise pas à un slogan, celui-ci ne passera que par des établissements publics de formation confortés, avec des moyens dédiés au fonctionnement pédagogique de nos exploitations et ateliers techniques... Or, en l’état, on en est encore très loin !
Paris, le 18 mai 2014