Dans un courrier du 10 octobre 2022, Carole Grandjean, ministre déléguée à la formation professionnelle, invitait les syndicats représentants les personnels de l’Éducation Nationale à une première réunion le 21 octobre, pour installer 4 groupes de travail dans le cadre de la réforme du lycée professionnel et qui se réuniront au pas de charge, de novembre à décembre 2022.
Ces groupes devraient travailler sur 4 thèmes imposés par le ministère : « augmenter progressivement les périodes de formation, renforcer le lien école entreprise, adapter les organisations pédagogiques, renforcer les enseignements généraux, donner les moyens aux LP d’adapter leurs projets d’établissement aux réalités locales ».
Une fois de plus, l’Enseignement agricole était absent dans l’invitation initiale de Mme Grandjean. Un oubli qui en dit long même si au final l’EA n’aura été invité qu’après l’intervention des organisations syndicales du MASA.
L’intersyndicale voie professionnelle (Éducation Nationale / Enseignement Agricole), à laquelle participe le SNETAP-FSU FSU Fédération Syndicale Unitaire , s’est réunie pour un bilan de la journée de mobilisation du 18 octobre et prendre position sur cette invitation de Mme Grandjean.
Pour la FSU, compte tenu des déclarations du Président de la République sur ce projet de réforme et de la Ministre déléguée, ces réunions à venir se présentent comme des réunions informationnelles et pour tout dire... occupationnelles , mais absolument pas comme une concertation basée sur un véritable et encore moins une négociation. Les fondamentaux de la réforme sont non discutables et a fortiori non négociables (50% du temps de formation en stage, volume horaire des matières générales à se répartir localement, carte des formations revue à la seule aune des besoins des entreprises de proximité). Un déni du dialogue social et une position inacceptable après la journée d’action du 18 octobre et alors que nous revendiquons le retrait de cette réforme inique !
La FSU a décidé de boycotter ces groupes de travail dès le 21 octobre afin de ne pas cautionner une opération de communication en faveur d’une réforme que nous combattons. La FSU s’est donc retirée après la lecture d’une déclaration.
Le Gouvernement assure que la réforme n’est pas écrite et que des éléments du projet de réforme sont négociables, mais sans ouvrir les conditions de ces négociations puisqu’il refuse de bouger les lignes sur le cadre de la réforme. Pire le Ministre de l’Éducation Nationale a déjà annoncé dès la rentrée 2023 la fermeture de plusieurs lycées professionnels, dont les effectifs n’atteignent pas 200 élèves (en région Ile-de-France et dans le Grand Est). Il est clair qu’en parallèle de ces fausses négociations, il avance et cherche à gagner du temps en espérant un essoufflement de la mobilisation des personnels.