Jugez plutôt : « les dispositifs d’individualisation (tutorat, mise à niveau, aide individualisée...) se devront d’être pilotés, les modalités de mise en ½uvre définies, les professeurs accompagnés, les élèves arrivant en BTS BTS Brevet de technicien supérieur devraient être soutenus... » mais « il ne faut pas de solution unique, les solutions appartiennent aux équipes, l’autonomie des établissements doit être renforcée,... »
« Chemin faisant » mais... à quel rythme ?
Oui, oui... vous avez bien lu... et on est pas à un an ou même à 6 mois de la mise en ½uvre de la réforme de la voie professionnelle, mais deux ans après, à moins d’un mois du passage des épreuves de la deuxième génération d’élèves qui « bénéficient » de cette « révolution de la posture enseignante » ! Difficile à entendre et plus encore à admettre, venant du SGEN-CFDT CFDT Confédération française et démocratique du travail passe encore, mais de l’Inspection de l’Enseignement Agricole, et pis encore d’une nouvelle Directrice Générale censée porter les nouvelles orientations d’une majorité qui a changé (tient quelqu’un n’en avait pas fait son slogan de campagne...), là ça passe beaucoup moins bien et le SNETAP-FSU FSU Fédération Syndicale Unitaire l’a fait savoir et avec force !
Au-delà ? On chemine... en faisant... à notre rythme... façon « ordre des champs » ou rien ne bouge (?), car c’est bien connu, si le fossé d’effondrement entre les résultats des bac pro 4 ans et des bac pro 3 ans (14 points d’écarts en défaveur des seconds à la session d’examen 2012) ne peut qu’être « singulier », « la terre elle ne ment pas » ! C’est en tout cas le pari placé sur la tête de la nouvelle promotion engagée par les promoteurs, pour ne pas dire les « croyants » au sens quasi religieux du terme, de la RVP RVP Rénovation de la voie professionnelle et de son cortège hétéroclite de dispositifs d’individualisation.
Traduction in fine : seule réponse à ce stade, sortir en urgence la circulaire habituelle sur « qui n’en veut des dispositifs d’individualisation » (a priori elle était partie pour paraître sur NOCIA le lendemain de la réunion du groupe de travail...), et avec une posture du type « vous comprenez, moi (entendez la Directrice Générale), j’entends qu’il faut que la note sorte suffisamment tôt pour que les équipes s’organisent (la précédente était parue fin septembre) et en même temps vous me dites qu’il faut redéfinir un certain nombre d’éléments liés à l’individualisation... Or, on est déjà fin mai ! ».
Notre réponse a été assez cinglante et pour cause, le SNETAP-FSU a adressé au Cabinet du nouveau Ministre dès sa mise en place un plan d’urgence pour l’EAP
EAP
Enseignement Agricole Public
ou
Emploi d’avenir professeur
qui comprenait évidemment une partie significative sur la RVP, de même à l’occasion de notre première bilatérale avec la nouvelle Directrice Générale le 24 novembre, c’était le sujet central (la DG elle-même ayant mis fin aux échanges sur la filière S et les heures de groupes à effectifs réduits, sous couvert de prioriser les évolutions souhaitables pour le bac pro... c½ur de métier, posture que nous avions récusé). Nous avons ensuite enchaîné deux rencontres, d’abord avec la Conseillère Enseignement Agricole, puis avec le Directeur de Cabinet autour de deux questions principales : la précarité et... le bac pro ! Enfin ne voyant toujours rien venir, le Bureau National a, sans discontinuer depuis décembre, demandé la réunion d’un groupe de travail visant à ré-interroger l’ensemble des dispositifs d’individualisation de cette RVP, avant sa remise à plat complète, et en parallèle a réitéré sa volonté de rencontrer au plutôt le Ministre (audience accordée au bout du bout... le 26 juin prochain à 18h). Alors évidemment, tenir ce groupe de travail le 29 mai et se plaindre du manque de temps pour renvoyer aux équipes des éléments de préparation de rentrée dignes de ce nom... c’est la quadrature du cercle !
Mais pourquoi alors la DGER DGER Direction Générale de l’Enseignement et de la Recherche et les services concernés n’étaient pas jusque là plus inquiets que cela ? Tout simplement parce qu’on prend les mêmes recettes, en essayant surtout que cela ne coûte pas davantage, et on prépare une nouvelle « soupe », sinon avariée, en tout cas pas plus appétente que les précédentes (avec une note de service catalogue, où tout est dans tout, rien n’est précis, ni lisible, tant en terme de délégation de moyens, que sur le fond des attendus pédagogiques...). Reste que le SNETAP-FSU, cet empêcheur de « reconduire en rond », a obtenu à l’arrachée que le CNEA CNEA Conseil national de l’enseignement agricole soit consulté par courriel sur le projet de circulaire... durée de la consultation 2 jours... parce que vous l’aurez compris « il y a urgence... et on n’a pu de temps » !!
« Chemin faisant » mais... quoi au juste ?
Sur le fond, on est dans le mur... alors accélérons ! Mais rassurez-vous on se presse juste pour faire paraître les notes de service à la veille des vacances scolaires, pas pour concerter en amont et améliorer la donne . Mais dormez tranquille... le « plan d’action » proposé par les tenants de la pédagogie « nouvelle » de notre ministère de tutelle, fondé sur le rapport « chemin faisant » remis « chemin faisant » par l’Inspection, a bien vocation à nous rassurer, nous praticiens réfractaires, pour ne pas dire rétrogrades...
Cher-e-s collègues, gardez confiance, notre administration a prévu de poursuivre, renforcer,... (ré-)inventer même les méthodes visant à réussir notre « acculturation » à ces nouveautés qui nous déstabilisent... avant que de réviser notre statut (archaïque et d’un autre âge parce que remontant effectivement à 1950) comme de bien entendu. Dans quel sens au juste ? celui du SGEN-CFDT, organisation des plus représentatives de ce que veulent les gens de métier que nous sommes, et... de l’Inspection (dont on pensait pourtant que la majorité de ses membres étaient syndiqués à l’UNSA UNSA Union nationale des syndicats autonomes , ah oui mais c’est vrai ils ont présenté un certain nombre de listes communes aux dernières élections professionnelles...), qui dans son rapport « chemin faisant » invite, dans la fiche pratique « mixages des publics » (annexe n°4), à ce qu’on annualise (enfin) le temps de travail des enseignants.
Pour revenir à nos élèves de bac pro, si si je vous assure c’était bien l’objet de la réunion, force est de constater qu’on a eu bien du mal (d’ailleurs pourquoi en parler au passé...) pour aborder avec l’Administration les pratiques pédagogiques elles-mêmes, et à défaut du « pourquoi » (du sens) au moins le « comment » les dispositifs fonctionnent, ou ne fonctionnent pas, ou mal, et surtout comment on pourrait essayer de les faire fonctionner différemment, mieux, moins mal... et, pour le coup, même quand l’inspection s’y risque (en particulier dans son solide rapport de mars 2011) bizarrement on ne retrouve rien de ses préconisations dans le plan d’action de la DGER.
On peut illustrer notre propos par le constat (partagé... au moins par ceux qui vivent directement et ce qui observent réellement nos pratiques en classe) de l’inefficience crasse des HSE HSE Heures supplémentaires effectives (heures supplémentaires exceptionnelles) pour financer les dispositifs dits complémentaires, entendez ceux qui ne sont pas portés au référentiel, à l’EDT des classes, dans la dotation postes de nos lycées et sur nos fiches de service in fine (tutorat, stages de soutien, passerelles). Que nenni... la seule avancée obtenue... que les enveloppes de régions en panne en décembre (ce qui s’est produit cette année pour certaines et qui a occasionné l’interruption pure et simple de l’ensemble des dispositifs en question) puissent être abondées par l’enveloppe nationale si celle-ci n’a pas été pleinement consommée, ce qui est le cas depuis deux ans a priori... Par contre se poser la question de fond qui est de savoir pourquoi (en période de disette budgétaire) de l’argent dédié au soutien des élèves les plus en difficulté (notamment) reste en caisse... ça non, quelle drôle d’idée !
C’est décidément trop demander, exiger même ! Car la réponse est la même depuis deux ans et bientôt trois si rien ne bouge, ne change, n’évolue même : « nous on lance l’appel à financement des projets d’équipe plus tôt... mais si les équipes, elles ne font rien remonter... qu’est ce qu’on y peut nous ? » (rengaine bien commode entonnée régulièrement par la DGER dans les instances depuis deux ans maintenant). On y peut rien manifestement et c’est bien là le drame docteur !!! Alors de là à assumer une réorientation, ne serait-ce que partielle, sinon progressive de la réforme de la voie professionnelle... « mon pov’ Monsieur »... et même soutenir de façon volontariste un déploiement conséquent des classes spécifiques partout où cela apparaîtra pertinent pour les jeunes qui en ont de fait plus que besoin... on est encore loin d’y être (en dépit d’un soutien de cette proposition du SNETAP-FSU par la majorité des OS OS Organisations Syndicales du public et par la FNSEA FNSEA Fédération nationale de syndicats d’exploitants agricoles ).
Allez il est encore urgent d’attendre... car maintenant on suit les cohortes... alors patience que diable la statistique finira bien par nous dire... ce que l’on veut entendre... et si ça ne suffit pas on reverra la certification... progressive... bienveillante... « chemin faisant » !
Pour la délégation FSU,
Frédéric Chassagnette